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CŒUR EN DÉTRESSE

êtres encore sans accoutumance l’un de l’autre, en des causeries lentes où un peu de timidité reste tapie. Ils proféraient des mots relatifs à d’enfantins projets : lui, faisant des trouvailles de futurs bonheurs qui le ravissaient ; elle, étonnée d’avoir des attendrissements d’ingénue, s’observant pourtant dans la crainte de locutions un peu canailles qui tentaient de revenir, obsédantes et furtives, en son langage d’ex-courtisane.

Jacques décrivait le parc de Mavesée, la pièce d’eau, la barquette amarrée sous les grands saules. Déjà, l’esquif les recevait tous deux, les berçait longtemps sur les eaux, mettant en fuite les peureuses sarcelles… Puis c’était le bois qui les appelait, le bois au tapis fleuri d’anémones et de campanules ; et c’étaient des lits de mousse, sous des dômes ombreux, qui les attendaient, où triompheraient leurs voluptés…