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CŒUR EN DÉTRESSE

n’existe que dans ce qui est la vie ou dans ce que nous dotons d’une vie illusoire, surtout dans ce que, plus ou moins, nous « anthropomorphisons », passez-moi ce mot prétentieux et inélégant…

— Vous l’avez dit ; toute chose, pour devenir belle, a besoin de paraître à notre imagination vivre, s’animer, revêtir le type humain ; c’est à cette condition qu’existera cette harmonie dont tantôt je parlais ; c’est de là que naîtra cette sympathie qui précède le plaisir de l’esthète, qui en est comme le principe !

— Oui, j’entends ; et vous conclurez fort subtilement que rien n’est beau comme l’humanité, que nul plaisir n’est plus durable ni plus grand que celui d’aimer les hommes. Vous insinuerez que je suis un affreux égoïste… Vous avez tort, Gervel. Je n’ai nul amour pour moi-même, et si je ne chéris pas