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HENRY RIGAL

Né à Saint-Chinian (Hérault) le 15 février 1883, M. Henry Rigal a prononcé tout jeune son Anch’io. A peine au sortir du collège, il se liait avec le groupe des jeunes poètes biterrois, composé de MM. Ernest Gaubert, Marc Varenne, Pierre Hortala ; il fondait une revue, le Titan, et publiait deux plaquettes de vers. Fixé tour à tour à Toulouse, puis à Montpellier, enfin à Paris, il n’a cessé de prendre une part active au mouvement poétique méridional. Après avoir modulé ses premiers chants sur le mode sapphique et taillé sa syrinx dans les roseaux du Céphise, après cet hommage à l’Hellade, sa nourrice intellectuelle, M. Henry Rigal a manifesté un talent plein de fraîcheur et d’originalité dans nombre de poèmes parus dans la Revue synthétique, dont il fut aussi l’un des fondateurs, dans la Revue Forézienne, l’Effort, la Revue provinciale, la Revue périgourdine, la Revue dorée, l’Ermitage, la Nouvelle Revue, le Mercure de France. Certaines de ces pièces, comme l’Hymne à la nuit que nous publions, sont d’une somptuosité magnifique en même temps que d’un lyrisme exact, selon l’expression de M. Henry Bataille, c’est-à-dire d’un lyrisme qui est l’expression adéquate des sentiments et des impressions, d’un lyrisme qui obéit à une stricte discipline d’art. M. Henry Rigal excelle à enclore dans l’armature d’une strophe, souvent d’un vers, l’image d’un paysage. « Chez lui, a écrit un de ses meilleurs biographes, les sentiments toujours très délicats sont très purement traduits. » Ajoutons que M. Henry Rigal