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parallèle. M. Alibert a, d’autre part, plus de lyrisme que M. Jammes, il a puissamment chanté son

…Âme ardente et triste en ses incertitudes,

et son cœur, sombre et désordonné,

Qui saigne à tous les tranchants de la vie.

Comme M. Jammes, M. Alibert a dit exquisément, avec de délicieuses trouvailles de mots et avec un accent émouvant, le charme des cérémonies religieuses : son poème, la Procession passe, est une série de délicats tableaux de genre, lumineux comme des aquarelles, précis comme des gravures.

R. D.

BIBLIOGRAPHIE

Les œuvres. — La Terre de l’Aude, plaquette en prose, Bibliothèque de l’Occident, Paris. — Poèmes, Occident, mars 1907. — Marsyas aux Enfers, poème, Antée, 1er mai 1907. — L’Arbre qui saigne, poèmes, Servière et Pateau, imp. Carcassonne, 1907.


Le Cloître aux colonnes de rose.

Sous l’heureuse lumière où l’air tremble aujourd’hui
Comme une mer fluide où nagent les collines
Dont les cimes, au ciel qui les attire à lui,
Se soumettent avec des flexions divines,

Au fond du val qui dit à toute alarme adieu,
Dans ta sérénité première tu reposes,
Et d’un riant essor tu t’élèves à Dieu,
Sur tes colonnes qui semblent faites de roses.

Vers toute la candeur profonde de l’été,
Le jour à tes arceaux s’ouvre de porte en porte,
Et ne fait avec toi qu’une seule clarté,
Si léger que la terre à peine te supporte !