FRANÇOIS-PAUL ALIBERT
M. François-Paul Alibert est né, le 15 mai 1873, à Carcassonne. Sa vie, discrète et humble, s’est écoulée dans sa ville natale. Il y occupe, depuis quinze ans, le poste de secrétaire de la mairie. Son nom, inconnu jusqu’à l’an dernier, a été prononcé rarement dans les cercles d’initiés. En 1907 est paru son premier et unique recueil, l’Arbre qui saigne, dont deux fragments avaient été publiés, l’un dans Occident, l’autre dans Antée. Ce volume, imprimé à Carcassonne, n’a pas été édité en librairie, aucun périodique n’en a fait mention. « Il n’y a rien à consulter sur mes ouvrages et je n’en ai aucun en préparation, nous dit modestement l’auteur de l’Arbre qui saigne. » Seule, une ligne de la revue belge Antée concerne M. François-Paul Alibert, « un jeune écrivain qui sera demain un Maître ». Retenons cette prédiction non dictée, en l’espèce, par la camaraderie littéraire. L’Arbre qui saigne contient cependant plus que des promesses. La pièce qui a donné son titre au recueil est en particulier d’une harmonie vraiment fille de la douleur. Nous sommes heureux de publier deux poèmes de M. Alibert : le premier, écrit dans un mètre régulier, fait penser par la magnificence de sa forme au Verhaeren des Moines ; le second, prosodie librement, à la manière anarchique de M. Francis Jammes, développe, avec moins de mièvre préciosité et plus de somptuosité que son modèle, un thème fréquent dans l’œuvre du poète d’Orthez. Poursuivons le