concevoir le poème de Jason, il n’est donné qu’à un petit nombre de l’écrire comme M. Louis Payen. » Et après les Voiles blanches, M. Marcel Ballot ajoutait dans le Figaro : « Ses poèmes sont à la fois d’une fougue lascive, ardente, j’allais dire faunesque, et en même temps d’un art très moderne, très civilisé. Les lignes, l’éclat du nu, les matières précieuses, étoffes ou joyaux, les lourds parfums, les désirs embrasés, les lentes pâmoisons de la chair ou des fleurs s’y évoquent au gré d’une fantaisiste, mais harmonieuse prosodie. L’auteur ne craint pas, en effet, de recourir aux licences de la poétique nouvelle, seulement il est préservé, là encore, des vaines excentricités par son sens musical, par son goût pur, par une certaine délicatesse instructive qu’on dirait héritée de Grèce ou d’Ionie. »
Il faut encore noter qu’à Paris, en 1900, M. Louis Payen fonda une revue bientôt disparue, Messidor, et qu’en outre des collaborations déjà signalées, il écrit parfois quelques contes au Journal.
M. Louis Payen a donné jusqu’ici des preuves éclatantes d’un grand art, mais, à lire son dernier poème que nous publions ici, extrait de son prochain volume, on peut prévoir qu’abandonnant enfin un genre faux et superficiel, il reviendra heureusement vers un art plus personnel et plus sensible, et qu’il sera un poète lyrique d’une notable valeur, un véritable poète.
Œuvres. — Vers la Vie, plaquette en prose, Montpellier, éditions de « La Coupe », 1898 (épuisé). — Tiphaine, épisode dramatique en deux parties, musique de V. Neuville, Leipzig, Breitkopf et Härtel, 1899. — À l’Ombre du Portique, poèmes, Paris, Girard, 1900. — Persée, poème, Paris, éditions de « Messidor » (H. C), 1901. — L’Âme des choses, un acte en vers, joué au Théâtre des Poètes, Paris, éditions de « Messidor » (H. C.) 1902. — L’Amour vole… un acte en vers, joué Théâtre Victor-Hugo ; Paris, librairie Molière, 1904. — La Souillure, roman, Paris, Émile Petit, 1905. — Les Voiles blanches, poésies, Paris, Société du Mercure de France, 1905. — La Tentation de l’abbé Jean, trois actes en prose, joué au Nouveau Théâtre d’Art ; Paris, librairie Molière, 1907. — L’Autre Femme, roman, Paris, Fesquelle, 1907.
À consulter. — Rétif de la Bretonne : Louis Payen, le Journal, novembre 1897. — Stuart Mérill : Chronique, février 1901. — Émile Faguet : chronique, la Revue bleue, mars 1901. — Rémy de Gour mont : chronique, la Rassegna Internationale, Florence, janvier