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FREDERIC MISTRAL


Dans la préface de la première édition des Iles d’Or et dans ses Mémoires, Mistral nous apprend qu’il a vu le jour dans le Mas du Juge, sis entre Maillane et Saint-Rémy (Bouches-du-Rhône), le 8 septembre 1830, et que ses auteurs étaient Maître François Mistral, alors âgé de 54 ans, et Délaïde Poulinet, fille du maire de Maillane. Son enfance première s’écoula radieuse et libre, parmi les épisodes majestueux de la vie rustique. Quand il eut dix ans, on le mit à l’école, puis dans un pensionnat d’Avignon, où, vers 1845, entra comme professeur Joseph Roumanille, qui devait décider de sa vocation et qui achevait alors les vers provençaux des Pâquerettes. Ses classes terminées, Mistral rentra dans la maison patrimoniale et y rima sa première œuvre, les Moissons, poème virgilien en quatre chants, dont il a conservé seulement des fragments et où il s’essayait àdonner à la Provence ses Géorgiques. Sa famille, comprenant que le travail intellectuel lui convenait mieux que celui des champs, l’envoya à Aix conquérir sa licence en droit. Il y rencontra Anselme Mathieu, un des futurs fondateurs du Félibrige. En ce temps, Roumanille publia à Avignon les Provençales, premier recueil collectif des nouveaux poètes de la langue d’oc. Deux ans après, le 21 mai 1854, au château de Fontségugne, près d’Avignon, fut institué le Félibrige et décidé la publication de l’Almanach Provençal. Tout en travaillant, avec ses sept amis, à la restauration et à la diffusion de la belle langue provençale, Mistral préparait son