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LÉO LARGUIER


M. Léo Larguier est né, le 6 décembre 1878, à la Grand-Combe (Gard). Amoureux de méditation, il vécut d’abord solitaire dans son rude pays de montagnes où sont des garrigues et des châtaigniers, et ne prit pas part d’une manière très active au mouvement des jeunes de province de sa génération ; il figure bien dans le petit recueil des quarante ou cinquante poètes du Midi, édité pour le premier Congrès des poètes à Béziers en 1899, mais il collabora rarement aux revues éphémères qui florissaient à cette époque. Sa collaboration fut plus assidue aux revues sérieuses et constantes, comme le Mercure de France, la Revue bleue, l’Ermitage. Il avait déjà de hautes visées et rêvait de la gloire. Dès ses premiers vers, il fut remarqué des lecteurs ordinaires de ces périodiques, mais les publications, en 1903, d’abord de la Maison du Poète, et en 1905, des Isolements (ce dernier volume couronné par l’Académie française) ont fait de lui un poète connu du public.

Voici ce qu’Olivier de la Fayette, un critique avisé, un délicat poète de qui la mort prématurée, toute récente encore, nous a vivement ému, écrivait après avoir lu ces deux livres : « Il transforme hardiment le réel, dont il ne prend que la vie. Tout en restant parfaitement concret, il fait plus beau que nature. Point intellectuel, il est ainsi, en tant qu’artiste, idéaliste sans y prétendre... Léo Larguier préfère le Louvre au Luxembourg. Il est classique et solide... »