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domestique, mais ils ont le souci principal de la forme harmonieuse et brillante, ils écrivent, comme disait l’un d’eux,


Pour l’amour et l’orgueil du langage de France.

ils ne laissent pas de rappeler les « grands rhétoriqueurs » du bon vieux temps. Ils ont peut-être moins de lyrisme et de mouvement que les précédents poètes, mais ils ont plus de maîtrise et œuvrent selon de plus strictes formules d’art. Ce sont de remarquables virtuoses.

Enfin, nous avons voulu qu’une part fort large fût faite à nos aînés, sans distinction d’école ou de hiérarchie, à quelque mouvement ancien qu’ils se rattachent, qu’ils aient été comme M. Léopold Dauphin, des fidèles de Mallarmé ou que leur technique, comme celle de M. Roger Dumas, fût la technique parnassienne. Nous avons accueilli les plus illustres comme M. Edmond Rostand, les plus artistes comme M. Laurent Tailhade ou bien M. Catulle Mendès, les plus discutés comme M. Jean Aicard. Ce témoignage de sympathie respectueuse envers des écrivains dont le labeur littéraire a été parfois très vaste sera une preuve de notre éclectisme et de notre gratitude.

Nous avons omis le nom de quelques poètes. Sans parler de ceux dont l’œuvre, digne d’intérêt, n’est pas encore assez importante et qui figureront dans nos éditions futures, nous avons négligé, de propos délibéré, les poètes méridionaux qui ne nous ont pas paru être les fils soumis et aimants de cette patrie intellectuelle latine saluée naguère éloquemment par M. Jean Richepin, lors de la cérémonie en l’honneur de Carducci. Nous avons tenu à respecter l’harmonieuse unité et la signification précieuse de ce livre qui aspire à