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LES DEUX PAPINEAU

qu’ils ne pourraient jamais enchaîner ma patrie. »

Voilà ce qu’il a fait ! Et les hommes auxquels les nations reconnaissantes élèvent des monuments, n’en ont pas toujours fait autant.

Que M. Papineau n’ait pas su, après l’Acte d’Union, accepter la position que les événements avaient faite à son pays, c’est sans doute une faute et un malheur pour nous. De quelle utilité son expérience et son patriotisme auraient pu être pour le Bas-Canada ! Toutefois, cette fidélité inviolable à des idées passées, mais patriotiques, doit-elle effacer trente années de services et de dévouement national ? M. Papineau est-il le premier parmi les grands hommes qui n’ait pas su plier ?

On se consolerait facilement de cette obstination dans les principes politiques, si elle ne s’était pas manifestée d’une manière plus regrettable pour le sentiment catholique. Nous venons d’entendre le récit de ses derniers moments et de ses funérailles. C’est froid comme le marbre de sa tombe. Nos traditions religieuses n’étaient pas là !