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LES DEUX PAPINEAU

cette époque, et une violation criminelle de la constitution et des droits de la Chambre.

Dans tous les cas ces arrestations ne produisirent pas l’effet qu’on cherchait. Les principaux chefs patriotes refusèrent de se laisser arrêter comme de vils criminels pour avoir exercé leurs droits de citoyens anglais, et la population résolut de les protéger. Parmi ceux qui ressentirent le plus profondément l’injure et l’injustice de ces accusations fut Wolfred Nelson. Il entra dans une grande colère et jura qu’on ne le prendrait pas ainsi, et les gens de St-Denis promirent de leur côté qu’ils ne le laisseraient pas arrêter. Partout alors sur les bords de la rivière Richelieu régna une grande agitation ; on se réunit, on s’indigna, on s’organisa et on résolut de repousser la force par la force ; ceux qui avaient des fusils les mirent en ordre et ceux qui n’en avaient pas convertirent les faulx et les faucilles en sabres et en épées ; on alla jusqu’à faire des canons de bois.

Les premiers coups de fusils furent tirés sur le chemin de Longueuil où quelques