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LES DEUX PAPINEAU

peuvent changer ce même gouvernement s’ils le veulent. »

Plus tard répondant au célèbre Gugy, l’avocat le plus éloquent des bureaucrates, il s’écria :

« Pour moi, ce que je désire c’est un gouvernement composé d’amis des lois, de la liberté, de la justice, d’hommes qui protègent indistinctement tous les citoyens, qui leur accordent tous les mêmes privilèges. J’aime, j’estime les hommes sans distinction d’origine ; mais je hais ceux, qui descendants altiers des conquérants, viennent dans notre pays nous contester nos droits politiques et religieux. S’ils ne peuvent s’amalgamer avec nous, qu’ils demeurent dans leur île ! Il n’y a pas de différence d’eux à nous, et nous sommes tous ici sur le pied d’une égalité complète. Ceux qui réclament des privilèges exclusifs, tout en les réprouvant sans doute au fond de leur cœur, seraient eux-mêmes les victimes de cette injustice. En supposant qu’ils fissent du Canada une nouvelle Acadie, qu’ils pussent expatrier toute la