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LES DEUX PAPINEAU

Quand on voit les nobles efforts faits, pendant près d’un demi-siècle, par nos pères pour empêcher l’union législative des deux provinces, on se demande comment leurs fils ont pu accepter si facilement la confédération qui n’était après tout que la réalisation du programme de ceux qui depuis la cession du pays avaient travaillé à nous mettre sous le contrôle d’une majorité anglaise et protestante.

Il est vrai que ce programme se trouve considérablement modifié par l’établissement des législatures provinciales ; mais que de dangers renfermés dans la nouvelle constitution !

L’avortement du complot tramé par les ennemis du Bas-Canada pour le perdre, accrut naturellement les sentiments de défiance de la population.

Le déficit du receveur général Caldwell, le protégé du gouverneur et du conseil législatif, qui avait volé à la province le revenu de deux années, fournit un nouvel aliment aux journaux politiques et devint un argument puissant pour justifier la