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LES DEUX PAPINEAU

néfaste avait été soumis subrepticement à la Chambre des Communes et avait failli passer sans encombre, les menaces et des cris d’indignation éclatèrent partout, des assemblées publiques furent convoquées, et M. Papineau tonna contre cette trahison.

Les deux chambres, le conseil législatif lui-même, protestèrent contre le projet, des requêtes furent signées partout et MM. Papineau et Neilson furent chargés d’aller à Londres les présenter au gouvernement anglais.

On ne pouvait faire un meilleur choix, on ne pouvait choisir deux hommes plus capables de faire honneur à la colonie par leur esprit, leur caractère et leurs manières distinguées. M. Papineau surtout produisit la meilleure impression et donna une idée favorable de la population qui pouvait se faire représenter par un homme si remarquable, digne de figurer, sous tous les rapports, parmi les grands seigneurs de la cour. Il gagna la cause de ses compatriotes et revint dans la province avec un surcroît de prestige et d’autorité.