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LES DEUX PAPINEAU

fermait la nouvelle constitution contre des gouverneurs souvent bien disposés, quand ils arrivaient, mais égarés bientôt par les mauvais conseils d’hommes intéressés à les tromper pour gouverner et exploiter le pays.

Les abus étaient criants, incontestables. La chambre d’assemblée était impuissante, ses résolutions étaient mises à néant, ses justes demandes méprisées. Le pays était gouverné par une poignée de fonctionnaires arrogants soutenus par un Conseil législatif nommé comme eux par la Couronne et irresponsable à la Chambre et au peuple.

Aussi presque tous les emplois, les gros salaires étaient donnés à des anglais, souvent à des étrangers venus dans le pays pour faire fortune le plus vite possible. Sur deux cents fonctionnaires environ, on comptait une cinquantaine de Canadiens-Français et la différence des salaires était encore beaucoup plus disproportionnée.

Sur vingt-sept membres composant le Conseil législatif, dix-sept étaient des fonctionnaires anglais grassement payés tenant leurs charges des gouverneurs et naturelle-