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LES DEUX PAPINEAU

ments et de la générosité de son caractère. Il commandait la compagnie qui avait été chargée de conduire les prisonniers américains jusqu’à Montréal ; le corps de musique ayant commencé à jouer, par dérision, le « Yankee Doodle, » il sortit des rangs et refusa d’y rentrer avant qu’on eût cessé de jouer un air qui était une insulte pour les vaincus.

Lorsque la chambre se réunit, au mois de janvier mil huit cent quinze, à la fin de la guerre, elle choisit M. Papineau pour son président, à la place de M. Panet ; il avait vingt-huit ans.

C’est alors que M. Papineau commença réellement sa carrière politique, qu’il prit le commandement de cette phalange héroïque dont le courage et le dévouement donnèrent au monde entier l’exemple sublime de l’enthousiasme national uni à la loyauté, et démontrèrent qu’on ne pourrait jamais faire des descendants de la France, en Amérique, une race d’esclaves.

Il m’est impossible de suivre le grand orateur, pas à pas, dans cette voie glorieuse