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LES DEUX PAPINEAU

femmes de voter, plusieurs en profitèrent pour aller au poll enregistrer leur vote en faveur du candidat du peuple. Il en vint une surtout qu’on remarqua ; c’était une femme âgée, veuve depuis longtemps, encore fraîche et vigoureuse, malgré sa vieillesse. Quand on lui demanda pour qui elle désirait voter, elle répondit, d’une voix forte mais émue : — Pour mon fils, M. Joseph Papineau, car je crois que c’est un bon et fidèle sujet.

Ces paroles simples et naïves donnent une idée exacte des sentiments qui animaient la population canadienne ; on résistait à la tyrannie des bureaucrates qui infestaient le pays sans cesser d’être fidèle sujet de Sa Majesté ; on savait concilier les devoirs du patriotisme avec ceux de la loyauté.

À l’ouverture de la session de 1810, M. Papineau était à son poste. Il recommença, avec plus d’énergie que jamais, la lutte qu’il avait déjà soutenue contre la bureaucratie.

Des ordres venus d’Angleterre avaient enjoint au gouverneur d’annoncer à la chambre, dans son message, qu’il sanction-