Page:David - Les deux Papineau, 1896.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
18
LES DEUX PAPINEAU

M. Joseph Papineau mit toute l’influence dont il jouissait, à décider ses compatriotes à signer les nombreuses pétitions qu’on ne cessa d’envoyer en Angleterre, de 1783 à 1790, et dans lesquelles le parti constitutionnel demandait qu’on accordât aux Canadiens les droits politiques dont jouissaient tous les sujets anglais.

Il se servit des talents oratoires qu’il possédait, sans trop le savoir, pour les convaincre que le salut de leur nationalité était dans les institutions qu’ils redoutaient tant.

« Que Sa Majesté nous donne, disait-il, une chambre d’assemblée, nous y entrerons et nous pourrons y défendre et conserver nos lois, exposer nos vœux et nos besoins. »

Ses paroles firent une grande impression sur le peuple, surtout lorsqu’on vit que le projet de constitution élaboré par le gouvernement anglais, divisait le Canada en deux provinces, donnait à chacune d’elles une chambre d’assemblée et octroyait aux Canadiens comme aux Anglais les mêmes droits politiques.

Par un contre-coup naturel, ce furent alors