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LES DEUX PAPINEAU

ce pays des idées constitutionnelles qui prévalaient en Angleterre et venaient de créer la nation américaine. D’ailleurs, quoique l’Acte de Québec assurât leur suprématie dans l’administration des affaires publiques, ils le regardaient comme une concession exagérée faite à une nationalité qu’ils détestaient. Ils ne le disaient pas, mais ils croyaient que l’Angleterre leur accorderait exactement ce qu’ils demandaient, savoir : l’introduction des lois anglaises dans le pays et l’établissement d’une chambre d’assemblée dont tous les membres seraient protestants et anglais.

Les Canadiens-Français hésitèrent.

En voyant ces idées nouvelles préconisées par les Anglais, ils en eurent peur et pensèrent qu’elles devaient cacher des pièges et des dangers pour leur nationalité. Ils préféraient l’acte de Québec, avec toutes ses imperfections, à l’inconnu.

Heureusement qu’il se trouva des hommes aux idées larges, à l’esprit perspicace, qui virent dans les réformes projetées le triomphe de leur race, le fondement de son éman-