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bout de quelques mois, il était considéré comme l’un des chefs des patriotes du comté des Deux-Montagnes.

Le 10 juin 1837, il était nommé secrétaire de la grande assemblée tenue à Sainte-Scholastique, sous la présidence de Jacob Barcelo, pour protester contre les propositions de lord John Russell.

Le 6 août 1837, il allait, à la tête d’une centaine de patriotes des Deux-Montagnes, à l’assemblée du comté de Vaudreuil, et prenait la parole à la suite d’O’Callaghan et d’Ovide Perrault, le jeune et populaire représentant de ce beau comté.

Comme le docteur était commissaire des petites causes et juge de paix pour le district de Montréal, il reçut une lettre de M. Walcott, le secrétaire de lord Gosford, lui demandant compte de sa conduite aux assemblées de Vaudreuil et des Deux-Montagnes.

La réponse fut courte.

M. Masson répondit qu’en sa qualité de sujet anglais, il avait le droit constitutionnellement d’exprimer ce qu’il pensait de l’administration des affaires publiques.

Cette réponse fut suivie d’un ordre général qui annulait dans tout le pays les commissions des officiers de milice, commissaires et juges de paix, dont la loyauté était suspecte.

Deux jours après, des mandats d’arrestation étaient émis.

Deux huissiers se rendirent à Saint-Benoît pour arrêter le Dr Masson et quelques autres chefs patriotes ; mais l’accueil peu rassurant que le peuple leur fit, quand il apprit le but de leur voyage, les effraya, et ils s’en retournèrent comme ils étaient venus, sans tambour ni trompette, heureux d’en être quittes à si bon marché.

Dans l’après-midi du 14 décembre 1837, au moment où l’héroïque Chénier tombait sous les balles des bureaucrates, Girod arrivait à course de cheval à Saint-