les troupes lâchèrent pied et reprirent le chemin de Sorel, poursuivies par les patriotes qui leur enlevèrent leur canon et trois ou quatre prisonniers, avec lesquels ils revinrent en triomphe à Saint-Denis, à travers une population remplie d’enthousiasme. Ils avaient perdu, dans cette poursuite, un brave, un jeune homme de dix-sept ans, François Lamoureux, de Saint-Ours, qui, dans son ardeur, s’était trop rapproché des troupes. Un soldat lui avait envoyé, en se retournant, une balle dans la poitrine.
Il était tard, le soir du 23 novembre 1837, quand les braves de Saint-Denis se décidèrent à se séparer et à se reposer ; ils ne pouvaient se lasser de se raconter les incidents de la journée, et de se féliciter de la victoire qu’ils avaient remportée. La nouvelle que les patriotes avaient battu les troupes courut, comme une traînée de poudre en feu, des rives du Richelieu à celles du Saint-Laurent, faisant jaillir partout des éclairs de joie, des sentiments d’orgueil et d’espoir patriotiques. Après l’affaire du chemin de Chambly, la victoire de Saint-Denis, c’était d’un bon augure ; l’insurrection ne pouvait mieux débuter.
Les vainqueurs de Saint-Denis n’oublièrent pas, dans l’exaltation du triomphe, les braves qui avaient succombé dans la journée. Ils constatèrent que douze de leurs camarades avaient été tués ; voici leurs noms :
Chs Saint-Germain,
Pierre Minet,
Jos. Dudevoir,
J.-B. Patenaude,
Eusèbe Phaneuf,
François Lamoureux, de Saint-Denis ;
L. Bourgeois,
Benjamin Durocher (père du Dr Durocher, de Montréal),
Honoré Boutillier,