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elle jouit maintenant. « Ô mes compatriotes, avait dit de Lorimier, je meurs pour vous, pour mon pays ; j’espère que ma mort vous sera utile. »

« Oui, sa mort nous a été utile, elle a appris à respecter une nation capable de produire de pareils dévouements. Elle a montré que sur les échafauds comme sur les champs de bataille, nous savions mourir pour nos droits et nos libertés.

« La mort de votre époux, madame, a été celle d’un héros. Ses dernières paroles mériteraient d’être inscrites sur nos monuments et nos édifices publics ; car jamais leçons plus éloquentes de patriotisme ne furent données à un peuple.

« Oh ! madame, il faut lire les pages qui contiennent ses dernières pensées pour apprécier la grandeur de la perte que vous avez faite, et les souffrances que vous avez si généreusement supportées.

« Ce que nous vous offrons est peu de chose pour tant de sacrifices, mais au moins ce sera pour vous, madame et mesdemoiselles, la preuve que la nation s’est souvenue enfin de celui que vous avez tant pleuré.

« Puisse notre modeste offrande être une consolation pour vous et un encouragement pour tous ceux qui se dévouent à la patrie.

« Recevez, madame et mesdemoiselles, les vœux sincères que nous formons pour votre honneur.

« L. O. David,
Président du comité,
Louis Fréchette,
Vice-président,
H. Beaugrand,
Secrétaire. »