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où l’on ne pourrait applaudir à ce patriotisme loué même par des Anglais, sans être accusé de sentiments révolutionnaires, où des Canadiens-français oseraient flétrir la mémoire des héros de nos libertés politiques.

Après M. Papineau, M. Lafontaine fit un long et solide discours dans lequel il déclara qu’il ne croyait pas à la légalité de la cour martiale et des condamnations qu’elle avait portées.

Enfin, après des jours et des nuits de discussion, d’interpellations et d’apostrophes sanglantes, de menaces et de tumulte, la loi fut votée par une majorité de soixante et onze voix contre vingt-cinq. Vingt-quatre députés anglais votèrent avec la majorité.

Alors on assista à un spectacle étrange, alors on eut la preuve de la sincérité de tous les prêcheurs de loyauté et de respect à la loi. Prenant plaisir, en quelque sorte, à se confondre eux-mêmes et à venger les patriotes, que le sentiment au moins doit excuser, ils devinrent rebelles par fanatisme. Vaincus dans la Chambre, ils descendirent dans la rue, ces défenseurs du trône et de l’autel, et marchant sur les traces de Colborne et des volontaires de 1837-1838, eurent recours à l’outrage et à l’incendie pour se venger.

Le 25 avril, lord Elgin se rendit à la Chambre d’assemblée pour sanctionner le bill d’indemnité. Il fut accueilli, à son départ, par des cris de mort, des sifflets et les insultes d’une foule ivre de haine et de boisson, qui le reconduisit jusqu’à sa demeure et le couvrit d’œufs pourris.

Le soir, les émeutiers se réunirent sur le Champ-de-Mars et décidèrent d’adresser à la reine une requête lui demandant de désavouer le bill d’indemnité et de rappeler lord Elgin. Enflammés par des discours incendiaires ces forcenés se dirigent vers le parlement ; ils pénètrent dans la Chambre en lançant une grêle le pierres sur les députés qui fuient en désordre, brisent