fants, un homme dont le nom vivra et sera honoré aussi longtemps qu’il y aura dans le cœur des Canadiens-français le sentiment de l’honneur, du patriotisme et de l’amour de la liberté. Le jour où notre population aura cessé d’admirer ce qu’il y avait de grand, de sublime dans l’âme de de Lorimier, elle ne méritera plus de vivre.
Ayant appris qu’un de ses amis avait préparé pour ses restes mortels une tombe, dans un endroit du cimetière qui lui appartenait, il lui écrivit :
« Je n’ai plus que quelques instants à vivre ; dans cinq heures, je monterai sur l’échafaud. J’ai encore un devoir précieux à remplir, c’est celui de la reconnaissance. Je suis plus calme que jamais. La seule chose qui m’attriste est de laisser ma famille dénuée de tout. Pourquoi me plaindre pour moi personnellement de ce qui arrive ? Mon pays me connaît, et j’ai la consolation, en mourant, de savoir que j’ai l’estime et l’approbation de mes compatriotes. Cette pensée remplit mon cœur de joie. On me condamne à mourir sur l’échafaud, mais mourir d’une façon ou de l’autre, par la corde, le feu, l’épée ou la guillotine, quelle est la différence ? Ce n’est pas le mode de mort, l’instrument du supplice qui crée le déshonneur.
« Je vous prie, mon cher ami, d’accepter mes plus sincères remerciements pour la faveur que vous êtes à