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LE PROCÈS JALBERT


Mardi, 3 septembre 1839, le capitaine Jalbert comparaissait à la barre du Palais de justice de Montréal, après une incarcération de près deux ans, pour répondre à l’accusation d’avoir mis à mort, le 23 novembre 1837, le lieutenant Georges Weir, du 32ème régiment de Sa Majesté.

Les juges Pyke, Rolland et Gale étaient sur le banc ; le procureur-général Ogden et le solliciteur-général Andrew Stuart représentaient la couronne ; MM. Walker et Charles Mondelet occupaient pour l’accusé. Le jury était presqu’entièrement composé de Canadiens-français.

On trouve, dans un excellent compte-rendu de ce fameux procès, publié dans le temps, sous les initiales A. R. C., le portrait suivant de l’accusé :

« M. Jalbert annonce un homme qui touche à sa soixantième année. Ses traits, sa physionomie, ses manières, tout dénote cette fermeté et cette franchise que l’âge n’éteint jamais dans un homme naturellement brave et respectable. Sa contenance est mâle, sa taille est moyenne. Ses yeux bleus annoncent de la douceur et de la vivacité. Il jette de temps en temps un regard sur l’auditoire qui l’environne, et sourit, d’un air calme, à ses amis et à ses connaissances. Il porte surtout bleu, veste noire et pantalon rayé noir. »

Le patriote Jalbert était capitaine de milice à Saint-Denis depuis 1813, et jouissait de l’estime publique dans cette paroisse. Il avait été élu marguillier, syndic pour les écoles et son opinion en toutes choses était considérée. C’était un homme doux, paisible et respectable, au caractère ardent et mobile, à l’esprit inquiet, passant facilement de l’abattement à l’exaltation.