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à sacrifier la belle position d’assistant-shérif qu’il occupait en 1837, et à risquer sa vie comme sa fortune pour la cause de la liberté.

Tout jeune, il avait fait la campagne de 1812-1813, sous M. de Joliette, et avait montré pour défendre le drapeau anglais le même courage qu’il déploya plus tard contre ceux qui voulaient faire de ce drapeau un emblème d’oppression.

La guerre terminée, Louis Lacasse, dont la conduite avait été plus d’une fois remarquée par ses chefs, se retira avec le titre d’enseigne, et retourna à Saint-Denis où il se maria, et se fit une excellente position. Lorsque la lutte éclata entre les bureaucrates et les patriotes, il ne put s’empêcher de prendre part à l’agitation, et de tout sacrifier plutôt que de subir en silence les injustices et la tyrannie d’une bureaucratie violente.

L’expérience et le goût des armes qu’il avait acquis dans la guerre de 1812, firent que le Dr Nelson jeta les yeux sur lui pour organiser, conjointement avec le capitaine Jalbert, la petite armée destinée à se battre contre les vétérans de Waterloo.

À la bataille de Saint-Denis, il fit son devoir à la tête de sa compagnie. Il était à côté de Saint-Germain lorsque celui-ci fut tué, avec deux autres Canadiens ; il fut lui-même blessé par un éclat de pierre arraché au mur de la maison au premier coup de canon.

Vers le milieu de la journée, le capitaine Laçasse sortit de la maison pour se battre plus à l’aise.

La bataille finie, il regagna sa maison où il ne trouva personne. Sa femme et ses enfants étaient allés au presbytère se mettre sous la protection de M. l’abbé Demers.

Du grenier, les enfants avaient vu tout le combat,