Page:David - Laurier et son temps, 1905.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.
89
LAURIER ET SON TEMPS


Laurier Premier Ministre


Il y a huit ans que Laurier est premier ministre.

Le pays n’a jamais été aussi prospère ; le commerce, l’industrie et l’agriculture ont progressé dans des proportions étonnantes ; les ouvriers ont du travail et les cultivateurs s’enrichissent ; la population est contente de son sort ; tous les foyers sont heureux. Or, de même que la misère tue les meilleurs gouvernements, ainsi la prospérité les fait vivre. Le gouvernement a toujours, aux yeux du peuple, le mérite ou la responsabilité de la situation financière d’un pays. Laurier pouvait rétorquer plaisamment, aux dernières élections, à ceux qui lui conseillaient de ne pas s’attribuer des mérites dus à la Providence : « Eh ! bien, vous devriez voter pour un gouvernement qui a la Providence de son côté. »

Aussi sa popularité et sa majorité, loin de diminuer, ne font que s’accroître : il avait quarante voix de majorité aux élections de 1896, il en avait plus de cinquante aux élections de 1900, et il en a maintenant plus de soixante…

Il a grandi dans l’estime et l’admiration du pays non seulement par les splendeurs de son éloquence, mais encore par la sagesse de sa conduite et de ses actes, par l’habileté qu’il a déployée dans les circonstances les plus difficiles.

Il faut naturellement faire à ses collègues, la part qui leur appartient dans l’œuvre politique des huit dernières années. Il eut d’abord pour l’aider et le conseiller, des hommes distingués, tels que les Fielding, les Blair, les Mulock, les Fisher, les Cartwright, les Tarte, les Paterson, les