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LAURIER ET SON TEMPS

avec une émotion feinte, que pour lui il voulait mourir dans les plis du drapeau anglais.

On aurait dit le vieux soldat de Crémazie qui meurt en chantant :


Pour mon drapeau je viens ici mourir.


Il emporta les élections, mais avec une majorité diminuée.

Ce fut son dernier triomphe, il mourait peu de temps après au milieu des regrets les plus profonds de la Chambre et du pays. Sa mort ébranla les colonnes du temple conservateur. Il laissait plusieurs lieutenants distingués, mais pas un général capable de faire face aux éléments délétères qui démolissaient le parti conservateur, de repousser les flots envahissants du libéralisme. Lui-même, le grand chef, n’aurait pu lutter longtemps contre la popularité grandissante de Laurier.

Le parti conservateur était sur la pente de la décadence.