Page:David - Laurier et son temps, 1905.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
LAURIER ET SON TEMPS

« Non content d’avoir, depuis de longues années et dans sa propre langue, remporté la palme de l’éloquence parlementaire, mon honorable ami nous a enlevé la nôtre ; il vient de prononcer un discours qui, dans mon humble jugement, mérite ce suffrage, car je crois être vrai en déclarant que c’est le plus beau discours parlementaire qui ait été prononcé dans le parlement du Canada, depuis la Confédération. »

« Il a fait un discours — écrivait M. Tarte, dans Le Canadien — qui, dans n’importe quel pays du monde, placerait son auteur au premier rang de maître de la langue française. M. Laurier est vraiment hors de pair dans l’éloquence étudiée, policée, qui fait les délices des auditoires triés sur le volet. Les clameurs violentes de la foule le laissent froid et indifférent ; il lui faut un amphithéâtre garni de lettrés. »

La Gazette de Montréal, l’organe des conservateurs anglais, l’appelait « l’orateur à la bouche d’argent ».

Il n’y eut pas d’exception, tous les journaux conservateurs et libéraux proclamèrent que Laurier venait de remporter un succès merveilleux, que son éloquence était un honneur pour la Chambre et le pays.

Le correspondant du Star de Montréal, écrivait :

« Ottawa, 17 mars.

« Le discours prononcé par l’honorable Wilfrid Laurier, hier au soir, est considéré comme un des plus beaux qu’il ait jamais faits et comme une des plus admirables pièces d’éloquence qu’on ait entendues au Parlement depuis la Confédération.

« M. Laurier s’est exprimé dans les termes les plus nobles, sans faire appel à l’esprit de parti, sans injurier qui que ce soit, sans recourir à la déclamation, envisageant le sentiment des Canadiens-français relativement à l’exécution de Riel sous son aspect le plus simple et le plus droit.