qu’il voulait faire un exemple. Voici ce qu’on lit dans le dernier paragraphe de son apologie écrite :
« En arrêtant sa décision sur la demande que l’on a faite de commuer la sentence rendue contre le prisonnier, le gouvernement a dû ne pas perdre de vue la nécessité d’un châtiment exemplaire et terrifiant pour le crime commis dans une contrée située, sous le rapport des établissements et de la population, comme le sont les territoires du Nord-Ouest ; l’isolement des colons sans défense, qui y sont déjà établis ; les horreurs auxquelles ils seraient exposés dans le cas d’un soulèvement des sauvages ; l’effet sur les immigrants de la moindre défaillance dans l’administration de la justice ; et les conséquences fatales qui se produiraient si des crimes, comme celui commis par Riel, restaient impunis parce que le coupable serait sujet à des illusions ou pourrait faire croire qu’il l’est. »
« Ah ! oui, le gouvernement a convaincu tous ceux dont il parle, Métis, Indiens, colons de race blanche, de la force de son bras, de sa toute-puissance à châtier. Plût au ciel qu’il se fût donné autant de peine pour les convaincre tous, Métis, Indiens et colons de race blanche, de son désir, de son bon vouloir à leur rendre justice, à les traiter convenablement ! S’il avait pris les mêmes peines pour faire le bien qu’il en a pris pour punir le mal, il n’aurait jamais eu besoin de prouver à ce peuple que la loi ne saurait être violée impunément, parce que jamais la loi n’aurait été violée. Tandis qu’aujourd’hui, pour ne rien dire de ceux qui ont perdu la vie, nos prisons regorgent d’hommes, qui, désespérant de jamais obtenir justice par la paix, ont cherché à l’obtenir par la guerre ; d’hommes qui, désespérant de jamais être traités comme des hommes libres, ont préféré se jeter dans les dangers d’une insurrection plutôt que de se voir traiter en esclaves. Ah ! ces hommes ont cruellement souffert, ils souffrent encore ; mais patience ! leurs sacrifices ne resteront pas sans récompense. Leur chef est dans la