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LAURIER ET SON TEMPS


Troubles dans le Nord-Ouest


Les troubles du Manitoba et du Nord-Ouest fournirent plusieurs fois à Laurier l’occasion de déployer les ailes de son éloquence et de voler vers les sommets les plus élevés.

Des bords de la Saskatchewan, comme autrefois des rives de la rivière Rouge, s’élevaient depuis longtemps des protestations et des plaintes sérieuses contre la manière dont les Métis étaient traités.

C’étaient les mêmes griefs.

Une nuée d’arpenteurs s’était abattue sur les champs des Métis comme en pays sauvage, et jetait partout le trouble, la confusion et l’indignation. On coupait, taillait et rognait les terres suivant le mode d’arpentage américain, le mode rectangulaire ou par carrés, sans égard pour les justes droits de ceux qui avaient adopté, pour leurs établissements, le système de division par lisières ou bandes étroites, de façon à être aussi proches que possible les uns des autres.

C’est le système en vigueur au Canada, et celui qui convient le mieux au caractère sociable de notre population, à son besoin de relations intimes avec les parents et les voisins.

Pendant plus de cinq ans, les Métis s’adressèrent au gouvernement pour le supplier de mettre fin à ces procédés injustes et vexatoires, et de leur assurer la jouissance paisible de leurs champs.

Pétitions, délégations, représentations, tout fut inutile ; le gouvernement resta sourd à toutes les plaintes, à toutes les demandes ; ses arpenteurs continuaient de bouleverser