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LAURIER ET SON TEMPS


Le talent de Laurier.


J’ai introduit dans mon travail des extraits de quelques-uns des discours de M. Laurier, afin de donner une idée de son genre d’éloquence, mais il aurait fallu faire beaucoup d’autres citations pour lui rendre justice. Je n’ai pas parlé de ses fameux discours sur la question des biens des jésuites, sur Gladstone, sur la mort de la reine Victoria, sur l’envoi des volontaires canadiens au Transvaal, sur le tarif et sur des questions nationales, ni de ses brillantes improvisations dans les banquets publics qui lui ont été offerts partout, depuis Halifax jusqu’à Vancouver.

Comme on l’a vu, son éloquence est du meilleur aloi, de premier ordre, et peut être comparée à celle des grands orateurs du monde. Aussi, plusieurs de ses discours sont publiés dans les recueils ou répertoires qui contiennent les chefs-d’œuvre de l’éloquence. Les hommes les plus compétents, les plus importants, ont admis qu’il brillerait au premier rang dans le Congrès américain comme au Parlement anglais ou dans les Chambres françaises. Ses discours dénotent une haute culture intellectuelle, des connaissances variées, des études sérieuses, un jugement sain, un esprit lucide, droit, logique, une imagination brillante, une mémoire riche de souvenirs, un sentiment inné du beau, du vrai et du juste, une dignité, un tact, une délicatesse et une modération admirables. Le fonds en est solide, la forme brillante, la diction captivante, le style clair, limpide, élégant et gracieux. Il met des rayons de soleil dans les sujets les plus sombres, des fleurs dans les épines, des dia-