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LAURIER ET SON TEMPS

avec une impartialité admirable, que le seul effet de l’amendement, à son point de vue, était de mieux assurer les droits des catholiques du Nord-Ouest.

Ce discours va avoir pour effet de justifier la position prise par Laurier, de faire éclater une fois de plus sa clairvoyance et sa sagesse et de démontrer aux fanatiques que les Canadiens-Français ont des hommes assez courageux, assez indépendants pour s’élever au-dessus de l’esprit de parti et faire entendre le langage de la vérité.

Le discours de M. Monk est non seulement un beau morceau d’éloquence, mais c’est, de plus, un acte de courage et de patriotisme.

La cause est jugée, le projet de loi passera par une grande majorité malgré les clameurs et les cris de colère du fanatisme religieux et national.

Laurier aura, encore une fois, remporté une grande victoire qui sera une leçon pour les ennemis de la paix, de l’harmonie et de la justice.

Cette crise démontre bien toutefois que la Confédération est semée d’écueils, remplie d’éléments de conflits religieux et nationaux, et que l’œuvre de conciliation et de pacification entreprise par Laurier est construite sur un volcan.

Elle donne l’idée des difficultés que Cartier dut traverser et nous apprend à être plus justes pour lui, moins sévères pour quelques-uns de ses actes politiques.

Mais, aussi, à qui la faute, si nous sommes dans une situation si difficile ?

Qui a fait la Confédération ?