aux peuples de se mieux connaître les uns les autres ; il a aussi établi le règne de l’harmonie là où, sans lui, l’ignorance aurait continué d’entretenir la discorde et les querelles.
« Le pacte fédéral serait resté lettre morte si le Grand-Tronc, le Pacifique et l’Intercolonial n’étaient venus réunir les diverses parties du pays et leur apprendre à associer leurs sentiments, leurs aspirations et leurs efforts. Le nouveau chemin de fer sera un autre chaînon d’union. Il ne servira pas seulement à donner accès à un territoire resté jusqu’ici inculte et improductif et à assurer le passage du trafic canadien par les routes canadiennes ; il ne servira pas seulement à resserrer les liens qui unissent les citoyens de l’ancien et du nouveau Canada, mais il aura encore pour effet de nous assurer notre indépendance commerciale et de nous affranchir à jamais de l’obligation de transiter nos marchandises. À mon sens, cette seule raison devrait suffire à justifier non seulement tous les sacrifices qui nous sont à présent demandés, mais à en justifier d’autres encore beaucoup plus considérables.
« Quelques VOIX : Très bien ! Très bien !
« Le PREMIER MINISTRE : C’est donc avec la plus grande confiance, M. l’Orateur, que je présente ce projet à mes amis et à mes adversaires, c’est avec la plus grande confiance que je le présente au peuple canadien.
« Quelques VOIX : Très bien ! Très bien !
« Le PREMIER MINISTRE : Je le sais, tous ne le verront pas du même œil que moi ; il va alarmer les timorés et effrayer les irrésolus ; mais, M. l’Orateur, je prétends que tous ceux qui sentent battre dans leur poitrine un cœur vraiment canadien, l’accueilleront comme un projet digne de cette jeune nation déjà assez forte pour répondre aux exigences des plus grands devoirs et pour assumer les plus sérieuses responsabilités. »