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LAURIER ET SON TEMPS

enthousiasmé salua d’acclamations sans fin ce noble représentant de notre race. Tous les cœurs français s’accordaient en un même sentiment pour applaudir cet énergique et fortifiant langage dont l’éloquente harmonie caressait les fibres les plus intimes de l’âme française. »

Il y a quelques semaines, M. Cochery venait à l’hôtel de ville, avec le Consul de France, pour saluer le Maire.

Dans le cours de la conversation que j’eus avec lui, j’exprimai l’opinion que nous n’avions pas la prétention d’avoir des orateurs et des écrivains aussi parfaits que ceux qui illustrent la France.

« Ah ! par exemple, dit-il, mais que faites-vous donc de votre grand compatriote, sir Wilfrid Laurier ?… Je sais à quoi m’en tenir sur son éloquence, puisque je présidais le banquet qui lui fut offert en 1897. Eh bien ! son discours a été une des grandes jouissances littéraires de ma vie, je n’ai jamais entendu parler un français plus clair, plus limpide, plus pur, plus gracieux. »

M. Cochery ajouta que c’était l’opinion de tous ceux qui avaient entendu Laurier.

Ce témoignage rendu à l’éloquence de Laurier par un homme de la valeur de M. Cochery mérite d’être enregistré.