SIR GEORGE-ÉTIENNE CARTIER.
Sir George-Étienne Cartier est mort en Angleterre, mardi, le vingtième jour du mois de mai. Il devait se mettre en route pour le Canada, deux jours après, le vingt-deux.
Il se croyait mieux.
La pensée de revoir le sol natal, le besoin de reprendre sa place dans une société toute imprégnée de ses pensées, de ses sentiments, l’espérance de pouvoir encore encourager au moins du regard et de la voix les combats politiques qu’il avait si vaillamment conduits, tout contribuait à raviver ses forces et son courage. Que de fois, l’image de tout ce qui l’attachait à la patrie dut lui apparaître ! Avec quel bonheur il crut se voir en pleine mer, voguant vers les rives du St. Laurent ! Il savait qu’il n’y avait plus de guérison possible pour lui, mais au moins il crut qu’il pourrait passer ses derniers jours et mourir sur le sol de la patrie.
La Providence en avait décidé autrement.
La mort des hommes qui ont animé tout un peuple de leur vie, ne paraît pas un événement possible et