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MM. Baldwin et Lafontaine s’étant retirés de la politique en 1851, furent remplacés par le ministère Hincks-Morin qui continua de gouverner le pays avec l’appui du parti libéral. Par deux fois, M. Cartier refusa d’entrer dans ce ministère auquel il donna néanmoins un concours efficace.

C’était le temps où les partis politiques subissaient dans les deux provinces des modifications considérables. L’esprit de division se mettait dans le parti libéral du Haut-Canada, et leur faisait perdre le pouvoir en forçant M. Hincks de se retirer, et les libéraux devenaient le parti du fanatisme national, de l’intolérance religieuse.

M. Morin s’adressait à M. McNabb, le chef des conservateurs, pour former un ministère de coalition, et le parti conservateur de fanatique qu’il était devenait juste et modéré comme le parti libéral l’était sous M. Baldwin.

M. Morin jugeait bientôt à propos, lui-même, de se retirer de la politique pour trouver sur le Banc une position plus paisible, une manière de faire le bien plus conforme à son caractère. Les élections de 1854 venaient d’avoir lieu, et le parti radical, fondé par M. Papineau à son retour de l’exil, avait remporté des victoires signalées. M. Morin s’était trouvé, à l’ouverture du Parlement, en face d’une phalange de jeunes gens ardents, impétueux et impitoyables, décidés à tout sabrer, à tout renverser. Peu fait pour