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LE BARON DE SAINT CASTIN

et s’égare dans les bois. Aulnay mène, seul, l’entreprise à bien, à la suite de quoi Razilly établit fermement la frontière à la Kennébec.

L’année suivante, soit en 1633, Thomas Willet attaque Pentagoët à la tête de 200 hommes montés sur 2 navires. La garnison, composée de 22 hommes, repousse l’attaque. En 1636, la France accorde le Vieux-Logis de Pentagoët à Latour, avec une concession de dix lieues carrées. Deux ans se passent encore. Razilly meurt. Aulnay lui succède régulièrement. Mais Latour, invoquant ses prétendus droits, obtient de partager l’Acadie avec lui. Pentagoët reste à M. d’Aulnay. Les indigènes de ces parages prennent fait et cause pour lui, tandis que Latour s’attire la sympathie des Etchemins. S’ensuivent des combats à l’intérieur de la colonie, en face d’un ennemi toujours aux aguets. En 1639, Latour pousse la trahison jusqu’à s’emparer d’une pinasse de secours expédiée à Pentagoët menacé par l’Anglais. Aulnay sauve sa place.

1640. Arrivée des capucins à Pentagoët. Ils y resteront une dizaine d’années et y élèveront un petit hospice.

1654. Attaque victorieuse des Anglais. Pentagoët se rend sans résistance, probablement parce que Latour s’y trouve, Aulnay défendant Port-Royal. La France officielle disparaît de l’Acadie jusqu’en 1670, mais Latour obtient un privilège de Cromwell et il vend ses droits sur Pentagoët à Temple et à Crowne. C’est pour faire valoir ces prétendus droits que Temple, avec la connivence de boucaniers, en 1674, avait attaqué Chambly.