sort, sombra dans le désespoir. Le 1er octobre 1710, il écrivait :
Quatre jours plus tard paraissait une flotte anglaise considérable.
La Nouvelle-Angleterre s’était jurée de venger l’humiliante défaite de March devant Port-Royal. En janvier 1710, à Londres, Samuel Veto avait demandé une expédition. La reine Anne lui avait promis, pour le printemps, six vaisseaux, un régiment de marine, des armes, des munitions et de l’argent.
Les quatre colonies de l’Est (Massachusetts, Connecticut, New-Hampshire et Rhode-Island) accordaient leur appui au projet. Le colonel sir Francis Nicholson, ancien gouverneur de la Virginie, avait pris le commandement des troupes. Au prix de 32 000 livres, il organisa rapidement une armée formidable pour l’époque et le lieu : 36 vaisseaux bien montés, 3 500 soldats divisés en quatre régiments.
Subercase n’avait que 258 hommes, dont 100 miliciens. Les sauvages étaient loin ; les corsaires aussi. Les vivres, les munitions manquaient.
Les Anglais investirent la place selon toutes les règles. À leur terrible appareil de guerre, Subercase opposait à peine quelques boulets. Quand il les eut tirés, cédant aux supplications des habitants affamés et affolés il se rendit, non sans avoir tué 10 hommes aux Anglais. Port-Royal devint Annapolis et Vetch, gouverneur de la Nouvelle-Écosse. Après quoi, on accusa le pauvre Subercase de trahison.
Une semaine après, Saint-Castin paraissait en rade de l’ancien Port-Royal, à bord d’un de ses navires,