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LES FRANÇAIS ET SAINT-CASTIN

le départ de Jean-Vincent ? Après, on lui jouerait un de ces bons tours dont messieurs de la basoche ont le secret.

Saint-Castin ne put traverser en 1703. Songeant à l’avenir de ses enfants, et renseigné sur les intentions de son beau-frère, il n’entendait pas quitter le Béarn sans avoir fait rendre gorge à Labaig.

Les vaisseaux partirent encore sans lui, en 1704, en 1705, en 1706. Son affaire traînait toujours, le roi s’impatientait, mais le Parlement de Pau ne se souciait aucunement du bien des colonies. N’était-il pas plus agréable de se délecter à la belle cause de succession que lui fournissait le juge Labaig ?

Et, en 1707, à Pau, Jean-Vincent d’Abbadie, deuxième baron de Saint-Castin, mourait, sans avoir revu l’Acadie.

Le ministre l’annonçait à Vaudreuil, dans une lettre du 30 juin 1707. « Sa mort, écrivait-il, est une grande perte par le grand crédit qu’il avait sur les sauvages ».