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DÉBUT DE L’AVENTURE

tois ; puis par l’union d’Archambault de Grailly, captal de Buch, qui épousa Isabelle de Foix-Castelbon, sœur de Mathieu de Castelbon, comte de Foix et vicomte, de Béarn. Ce fut l’origine de la grande fortune des Grailly. Archambault s’empara, au nom de sa femme, des biens de son beau-frère, mort sans enfants. Il les transmit à son fils, Jean 1er , comte de Foix, vicomte souverain de Béarn, né vers 1382.

Jean 1er  fut un des plus grands seigneurs de son temps. La postérité se le rappela surtout à cause de sa devise : « J’ay belle dame ». Cette devise ne mentait pas. Jean de Foix eut trois unions légitimes et, en outre, trois fils naturels, Jean, Bernard et Pées de Béarn. Le deuxième, ancêtre de notre héros, fonda la branche illégitime de la maison de Foix, connue sous le nom de la vicomté de Béarn, auquel s’ajouta plus tard celui de Bonasse.

Bernard de Béarn, communément appelé le Bâtard de Béarn, fut illustre en son temps. Chevalier, sénéchal de Lannes et lieutenant général en la vicomté dont il portait le nom, Bernard fut un des plus terribles routiers du Midi. Assagi, il devint un précieux soutien de son frère Gaston IV comte de Foix, fils légitime celui-ci. Mais il restait ferrailleur impénitent, ainsi que le montre une savoureuse anecdote.

Une noble dame, prisonnière du comte de Saint-Paul, redoutable cavalier de ce bon vieux temps, fit publier par toute la chrétienté qu’elle épouserait son libérateur. Gaston de Foix avait défié le ravisseur, mais le roi de France, son suzerain, avait interdit le combat. Indépendant du roi, Bernard de Béarn décida de prendre la place de son frère dans une joute qui devait avoir lieu à Tournai. Afin de se montrer digne du comte de Foix, Bernard voulait se présenter accompagné de plusieurs gentilshommes, suivi de douze coursiers, sur un cheval caparaçonné d’or et d’argent. La prisonnière irait au-devant de lui et le conduirait sur le champ au moyen d’un fil de soie attaché aux rênes de son destrier. Enflammés par tant de chevalerie, les habitants de la bonne ville de Pamiers accordèrent cent florins à Bernard pour les frais de la rencontre. Par malheur, la chronique s’arrête là et nous ne saurons jamais ce qu’il advint du combat.

La descendance de ce vicomte de Béarn fut digne du fondateur de la lignée. Son fils, Jean de Béarn, époux