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CHAPITRE I


DÉBUT DE L’AVENTURE


— I —


La famille de Saint-Castin. — Personnage de légende, Jean-Vincent d’Abbadie, deuxième baron de Saint-Castin1, l’est au point que ses origines restent embuées de mystère. Circonstance déjà faite pour intriguer l’imagination. L’histoire impitoyable a quand même restreint le champ où peut vagabonder la folle du logis.

Où et quand naquit-il ? On en est réduit aux conjectures, encore que ces conjectures soient plus que des probabilités. On n’a pas retrouvé son acte de baptême, parce que les registres de l’état civil pour le 17e siècle et une partie du 18e n’existent plus au village de Saint-Castin.

Le frère et la sœur de Jean-Vincent virent le jour à Escout, seigneurie acquise en 1591 par le grand-père, Jean-Pierre d’Abbadie, et résidence habituelle de la famille depuis lors. Le père de notre héros avait toutefois une prédilection pour Saint-Castin. Il avait obtenu l’érection de cette terre en baronnie et il y faisait de fréquents séjours avec les siens. Un de ses fils n’y pouvait-il naître ? Impossible d’expliquer autrement l’obscurité qui entoure la naissance de ce membre d’une famille dont on n’ignore pas grand chose.

Fixons cette naissance à l’année 1652. C’est la seule date possible, à moins de supposer un secret plus troublant. La mère de Jean-Vincent, Isabeau de Béarn-Bonasse, mourait de la peste le 17 novembre 1652, s’étant mariée en 1649 et ayant donné naissance à ses deux premiers enfants en 1650 et 1651.


S’il reste des incertitudes quant à la naissance de Jean-Vincent d’Abbadie, en revanche les historiens ont fait toute la lumière désirable sur la maison d’Abbadie de Maslasq dont il était issu.

Elle était illustre dans le Béarn, où sa noblesse est constatée officiellement dès le quatorzième siècle. La