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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE

shire, le Dering et l’Hudson’s Bay, de 56, 36 et 32 pièces de canon. Premier engagé, le Profond se jette dans un banc de glace pour éviter un combat par trop inégal et dont le résultat peut être funeste puisque ce navire porte les munitions de guerre et de bouche pour l’expédition de Nelson. « Sérigny et Chartier voulurent venir à son secours, mais les glaces le resserrèrent. Le Profond se trouva aussi renfermé avec le Dering et l’Hudson-bay ». Du Gué attaque, ne pouvant mettre en action que deux canons à l’arrière de la sainte-barbe. L’ennemi le crible de coups, lui hachant ses manœuvres. La bataille, intermittente, dure dix heures : il tient tête. Le soir, l’Hampshire joint les autres et tous trois lui envoyent leurs bordées, puis le laissent le croyant près de couler à fond. Mais le Profond est sauvé. « L’on peut dire que c’est le premier combat qui se soit jamais donné dans les glaces ».

Pour le Pélican, arrivé dans la baie, la manœuvre devient possible. « Monsieur d’Iberville fit hisser aussitôt les Huniers. L’équipage se trouva prompt à lui obéir. C’étoit à qui se mettroit le premier à son devoir. Les uns armuroient la grande voile, les autres bordoient la grande Ecoute et l’Artimon. Les uns brassoient les Huniers, et les autres la Civadière ».