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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE D’IBERVILLE

Versailles ? Encore un qui méprisera les colons et ne saura même pas diriger un canot !

— Mais ! c’est M. d’Iberville !

On se retourne. Cette petite Picoté de Belestre, tout de même ! Bonne famille, mais pas de tête.

M. d’Iberville saute le premier du bateau. On l’entoure. Il s’est fait beau chez les marchands de Paris où, pour la première fois, il a porté les dépêches de Monseigneur le gouverneur. Garde de la marine au départ, il revient enseigne de vaisseau. Sa carrière se poursuit de belle façon. On voit bien, à son allure, qu’il le sait !

Effusions. Entouré de sa nombreuse famille, il se dirige vers le logis de son père, rue Saint-Charles, quand, devant le séminaire de Saint-Sulpice, il voit sortir l’abbé Cavelier, avec un homme très grand qu’il ne reconnaît pas.

— Qui est-ce ?

— Robert Cavelier, frère de l’abbé. Il revient des pays d’en bas. Il se fait appeler M. de La Salle, maintenant !

M. de Longueuil prononce ces paroles avec un grand mépris, oubliant que, dix ans plus tôt, lui-même ne s’appelait que Charles Le Moyne. M. d’Iberville suit du regard l’homme à la figure hautaine. Son père gronde.

— Heureusement, M. de Frontenac est retour-