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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE

réfugier à Havre-Content dans la baie de la Trinité. L’Acadien des Chauffours les déloge de cet endroit pour y établir une garnison de dix hommes.

D’Iberville est maître de l’île, à l’exception de Carbonière imprenable en hiver et de Bonavista trop éloigné. Février est venu. Laissant un groupe à Havre-Consent pour surveiller Carbonière, il se dirige vers Plaisance, ramassant en route tous ses détachements. Il va reconstituer sa petite armée et chercher des munitions en vue de l’attaque sur Bonavista. Puis, l’été venu, il aura l’île retranchée. Déjà, les officiers anglais que ramène la Pérade promettent de la livrer, si les Anglais obtiennent de pêcher en été. D’Iberville y consent. Au reste, les assiégés ne peuvent tenir longtemps, puisqu’il a réussi à couper Carbonière de toute communication. Les autres habitants de Terre-Neuve sont, ou prisonniers, ou désarmés, privés au surplus de leurs bestiaux et de leurs magasins.

Pierre se dirige rapidement vers Plaisance. « L’on peut aller facilement, par les bois, de Carbonière à Plaisance en quatre jours n’y ayant que vingt-cinq lieues au surouest. Ce chemin était impraticable, au rapport des messieurs de Plaisance. À la vérité, il n’est pas si bien que de Paris à Versailles… » À Plaisance, d’Iberville trouve de