Page:Daviault - La Grande aventure de Le Moyne d'Iberville, 1934.djvu/88

Cette page a été validée par deux contributeurs.
89
À LA BAIE D’HUDSON

surement, nous le prendrons, si nous y pouvons mettre le pied : l’épouvante est terrible parmy les ennemis, qui regardent quasi comme des diables les Canadiens, qui font des cent lieues pour les venir attaquer sur les neiges à eux impraticables ». La mer est grosse, impossible d’aborder. Une nuit, M. d’Iberville tente un coup de main. « Le verglas rendoit la descente impossible avec le ressac qui étoit gros ». Beaudoin, le mousquetaire-jésuite, ajoute fièrement : « J’y étois et je m’en crois ». Ils se retirent. Alors, le corps de garde, alerté par une sentinelle, se décide à venir « lorsque nous estions desjà un peu retirés ». Ces Anglais sont d’une prudence admirable.

D’Iberville s’obstine. Tout en tenant le siège de Carbonière, il balaie le pays environnant. Boisbriant parcourt les bois pour prendre les fugitifs venus de partout renforcer la garnison. Damours de Plaine s’empare de Salmon-Cove. De la Pérade tient en respect Port-Grove et Bridge qui communiquent avec Carbonière. Comme ils récidivent, il brûle ces villages. D’Iberville va prendre Bay-Verd. Des prisonniers annoncent que des chaloupes se tiennent prêtes au Vieux-Perlican pour secourir Carbonière. Notre homme y court, capture 80 ennemis. Les Anglais abandonnent leurs villages, y laissant bestiaux et marchandises sur lesquels les Canadiens font main basse, pour se