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À LA BAIE D’HUDSON

à Quirividy. Partout, riche butin, car les Anglais sont prospères.

Nouvelle incartade de Brouillan. Il veut sa part des prises de Quirividy, où ses gens n’ont pas été. Les Canadiens grondent : il se déclare malade et rentre à Plaisance. De Muy doit garder Saint-Jean avec les miliciens de Plaisance. Mais, n’ayant aucune confiance en eux et songeant toujours à supplanter d’Iberville, il réclame les Canadiens. Comme il a besoin de ses troupes pour sa campagne d’hiver, d’Iberville refuse net. De Muy s’entête.

— Partez, s’écrie Pierre Le Moyne, nous brûlerons Saint-Jean.

Enfin débarrassé des brouillons, Le Moyne va se lancer à la conquête.

La Perrière va brûler 80 chaloupes dans la baie de la Conception dont il se rend maître. Les Canadiens se fabriquent ensuite des raquettes et, le 13 janvier, partent pour l’aventure.

Au cœur de l’hiver, dans un pays impossible, cent Canadiens s’en vont battre 2 000 Anglais. Il faut à ces gens, non seulement une force d’endurance inconcevable, mais une foi absolue en leur chef : d’Iberville les mènerait au bout du monde. Armes et vivres sur le dos, ils vont de village en village sur la côte désolée, laissant un désert après eux. N’imaginant pas la possibilité d’une campa-