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LA GRANDE AVENTURE DE LE MOYNE

eu besoin d’une ou deux campaignes aux Iroquois ». Et cependant le délai est dangereux ; à tout moment peuvent intervenir les deux navires, de 72 et 50 canons, à l’entrée du havre. La garnison parlemente, pour donner le temps aux bateaux d’arriver. Mais d’Iberville ne s’y laisse pas prendre. Il envoie chercher à Bayeboulle (Bay-Bull) ses mortiers, ses bombes et sa poudre. En attendant, pour faciliter le tir, il incendie les maisons environnant le fort. Son ardeur au combat a le succès habituel. Terrifié à la vue des Canadiens, dont le seul aspect répand la terreur chez les Anglais, le commandant capitule, ne demandant qu’à passer en Angleterre. Brouillan, toujours aimable, signe seul la capitulation sans la montrer à d’Iberville. 160 hommes, des femmes, des enfants, sortent du fort. Les deux bâtiments de guerre disparaissent.

Les espions vont porter la nouvelle dans toute l’île. Elle terrorise les habitants, qui s’étaient repris à espérer après l’échec des Malouins et qui étaient rentrés dans les petits postes conquis par ceux-ci. Pour profiter de leur découragement, d’Iberville lance des partis contre diverses places, en vue surtout de s’approvisionner. Montigny s’empare de Portugal-Cove, y prenant trente prisonniers. Un autre détachement va saisir des fuyards à Tor-Bay. De Boisbriant en prend aussi