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À LA BAIE D’HUDSON

Il avait avec lui les gens de Plaisance « qui, à leur mine, ne me paraissent guère propres à la guerre que nous allons faire cet hyver ». D’Iberville renvoie les prisonniers en France sur le Profond, puis, après plusieurs reconnaissances, il donne l’ordre du départ. Trente hommes sous M. de Montigny, son lieutenant, forment l’avant-garde. Iberville et Brouillan suivent avec le gros des troupes, les gens de M. de Brouillan en tête, mais avec l’ordre, en cas d’attaque, de laisser passer les Canadiens. Ils ne tardent pas à se perdre à l’arrière-garde. « Si cela continue, MM. les Plaisantins n’auront pas grand part à cette guerre, n’estant propres qu’à marcher sur la piste des autres ».

M. de Montigny tombe dans les avant-postes anglais : 88 hommes à couvert derrière des rochers, dans un bois brûlé. Jetant par terre vivres et couvertes, les Canadiens fondent dessus comme des enragés. Le gros des troupes suit bientôt. Brouillan en tête, Iberville en flanc gauche taillent si bien l’ennemi en pièces qu’il se sauve dans la ville. Le Moyne le suit, l’épée dans les reins ; il entre dans la ville, s’empare de deux fortins et fait 33 prisonniers, le reste se réfugiant dans le grand fort du roi Guillaume, placé à mi-côte, bien armé et bien gardé. Les Plaisantins tardant toujours, Iberville ne peut attaquer. M. de Brouillan est brave, mais « ses gens, à la vérité, auraient