M. de Brouillan, gouverneur de Terre-Neuve, sous ses ordres. La cour a accepté son plan, en effet, parce qu’il était le moins onéreux : outre ses vaisseaux, Pierre Le Moyne demandait seulement des sauvages et 80 Canadiens dont il paiera la solde. Il veut faire la guerre à l’indienne, sur les raquettes. C’est peu pour conquérir un territoire dont le commerce de morue rapporte des millions chaque année et dont la France a besoin pour défendre ses pêcheries.
M. de Brouillan était parti pour attaquer Saint-Jean, sans attendre d’Iberville, avec l’escadre de huit navires commandée par Danycan du Rocher et que les Malouins, omnipotents dans les pêcheries de Terre-Neuve, lançaient contre les Anglais.
D’Iberville était immobilisé. Impossible d’aller rejoindre M. de Brouillan, d’autant plus que les Canadiens n’étaient pas arrivés. Le Wesph attardé à Québec, où il ne pouvait obtenir ses approvisionnements en l’absence de Frontenac, arrivait enfin le 10 octobre, mais le capitaine de Muy, commandant des Canadiens pour le voyage, avait reçu l’ordre, affirmait-il, de les remettre à M. de Brouillan.
Ce dernier arrive bientôt, ayant échoué devant Saint-Jean après avoir pris plusieurs postes. Il se répand en récriminations contre les gens de Saint--